La chute d’Assad : Samir Geagea annonce la « fin de partie » pour le Hezbollah

Samir Geagea, chef des Forces Libanaises (FL), principal parti chrétien du Liban, a déclaré que la chute de Bachar el-Assad, président syrien et allié du Hezbollah, marquait la fin de l’influence de ce mouvement islamiste libanais sur la région. Pour lui, cet événement en Syrie doit entraîner le dépôt des armes du Hezbollah et mettre un terme à l’ère de domination syrienne, avec des conséquences importantes pour le Liban.

Geagea a affirmé que la situation actuelle, où le Hezbollah, longtemps allié de Bachar el-Assad, est de plus en plus fragilisé, représente une « fin de partie » pour le mouvement. Le Hezbollah, qui a soutenu le régime syrien durant la guerre civile, traverse aujourd’hui une période difficile après plusieurs revers militaires. Le mouvement a dû se retirer de Syrie après l’avancée rapide des rebelles, qui ont récemment conquis Damas, et sa position au Liban se trouve de plus en plus affaiblie. L’échec face aux offensives israéliennes et la perte de son principal soutien régional créent un vide stratégique. Geagea a appelé le Hezbollah à abandonner son rôle militaire et à cesser son implication dans des conflits extérieurs, soulignant que chaque jour passé dans cette situation est un jour perdu pour le Liban.

Geagea, farouche opposant à l’hégémonie syrienne, est l’un des rares leaders à avoir purgé une peine de prison de 11 ans pendant la tutelle syrienne sur le Liban, ce qui lui confère une légitimité particulière pour critiquer le Hezbollah. Les Forces Libanaises, sous sa direction, ont toujours été un adversaire déterminé de l’influence syrienne, et la chute d’Assad représente pour lui une victoire symbolique contre un régime qui a contrôlé le Liban pendant près de 30 ans. Pour lui et ses partisans, cette transition en Syrie pourrait ouvrir la voie à un renouveau politique pour le Liban, libéré de l’influence syrienne et des ingérences étrangères.

Le Liban, toujours secoué par une crise économique, politique et sociale profonde, fait face à un avenir incertain. Le Hezbollah, bien qu’affaibli en Syrie, reste un acteur majeur au Liban, avec un large soutien au sein de la communauté chiite et des alliances solides avec l’Iran. Sa position reste difficile à remettre en cause, notamment en raison de son rôle dans la défense du Liban contre Israël, qui lui confère une légitimité auprès de certains secteurs de la population.

La chute d’Assad pourrait constituer une occasion de rééquilibrer les forces au Liban, mais elle représente également un défi majeur pour la stabilité du pays, qui devra naviguer entre les influences régionales et ses propres aspirations politiques. La « fin de partie » annoncée par Samir Geagea pour le Hezbollah ne sera pas facile à concrétiser. Le chemin vers un Liban apaisé et indépendant semble encore semé d’embûches.