Les affrontements en cours dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) accentuent considérablement le risque de crises sanitaires à travers l’Afrique, alerte le directeur général du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CACM), Jean Kaseya. En raison du grand nombre de réfugiés fuyant les zones de conflit et des systèmes de santé déjà fragilisés dans la région des Grands Lacs, la situation sanitaire pourrait devenir catastrophique si des mesures urgentes ne sont pas prises.
"Si des actions décisives ne sont pas mises en œuvre, ce ne seront pas seulement les balles, mais aussi la propagation incontrôlée d’épidémies mortelles qui feront des ravages", a averti Jean Kaseya dans un message adressé aux dirigeants africains, relayé par le portail congolais Actualité. Il a souligné que "cette crise dépasse les frontières de la RDC et menace tout le continent. L’avenir et la survie de l’Afrique dépendent de notre capacité à réagir rapidement et unie".

Les statistiques montrent l’ampleur du défi : en 2022 et 2023, l’Afrique a déclaré 153 urgences sanitaires liées à des épidémies. Ce chiffre a explosé en 2024, atteignant 242 incidents. Cette situation s’aggrave au fur et à mesure que le nombre de personnes déplacées dans l’est de la RDC atteint 5,6 millions, selon les Nations Unies. Parmi celles-ci, 4 millions sont déplacées à l’intérieur du pays, principalement dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
La récente prise de la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, par les rebelles a encore aggravé la situation. Cette ville de plus de 2 millions d’habitants voit des centaines de milliers de personnes fuir, et de nombreux camps de déplacés ont été détruits lors des combats. De plus, le Nord-Kivu fait face à des pénuries d’eau potable, rendant la crise encore plus complexe.
Face à cette situation désastreuse, Jean Kaseya appelle à une action collective et rapide pour éviter que la crise humanitaire ne se transforme en catastrophe sanitaire à l’échelle du continent.