Le 12 octobre 2025 restera marqué comme un tournant dans l’histoire politique camerounaise. Quelques heures après que le Conseil constitutionnel a proclamé Paul Biya vainqueur de l’élection présidentielle avec 53,66% des voix, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays. À Douala, la police a dû recourir aux gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, tandis que Garoua a été secouée par des coups de feu. Les citoyens expriment un rejet clair des résultats et dénoncent ce qu’ils considèrent comme un hold-up électoral, imposé par un système verrouillé plutôt qu’issue d’un véritable choix démocratique.
Partout, le message du peuple est le même : il n’accepte pas une victoire obtenue dans l’absence de véritable compétition et d’écoute des populations. Les villes mortes et la fermeture des marchés à Douala, Bafoussam, Dschang, Mayo Darle et Fouban témoignent de la mobilisation citoyenne et de la détermination à faire respecter leur voix. Même les pressions du MINAT, Atanga Ndji, n’ont pas réussi à briser cette résistance populaire.
Dans ce contexte, Issa Tchiroma Bakary apparaît comme l’incarnation d’un renouveau crédible. Contrairement à son rival, Tchiroma a mené une campagne de proximité, allant au contact des populations et portant un message d’espoir à une jeunesse sacrifiée et à un peuple désabusé. Il représente aujourd’hui un choix clair pour les Camerounais : un homme qui connaît la réalité du pays, qui a défendu ses idées dans toutes les régions, et qui incarne l’espoir d’un Cameroun uni et prospère. À l’inverse, Biya est resté absent des populations, s’appuyant sur un appareil administratif vieillissant et verrouillé pour maintenir son pouvoir. Cette absence remarquable a accentué le ressentiment et renforcé la perception que sa réélection relève davantage d’un complot institutionnel que d’une victoire réelle.
Le contraste est frappant : d’un côté, un président sortant isolé, soutenu par un système figé et contesté dans la rue ; de l’autre, un challenger ayant mené campagne, écouté et mobilisé les citoyens. Les villes mortes, la paralysie des marchés et les manifestations post-électorales démontrent que la légitimité réelle ne se mesure pas seulement dans les urnes, mais dans le contact avec le peuple et la réponse à ses aspirations.
Le Cameroun est aujourd’hui à un carrefour historique. La population rejette l’imposition d’un pouvoir qui ne reflète plus ses choix et voit en Issa Tchiroma l’homme capable de transformer l’espoir en réalité. Le hold-up électoral proclamé par les institutions ne peut effacer la volonté populaire : la rue parle, et elle appelle à un changement profond, tangible et durable.


