RDC - RWANDA

Tshisekedi et Kagame cherchent à résoudre les tensions en RDC malgré un cessez-le-feu fragile

Un sommet crucial s’est tenu dimanche à Luanda, réunissant les présidents de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, sous l’égide du président angolais João Lourenço, médiateur du processus de paix. L’objectif de cette rencontre était de résoudre les tensions persistantes dans l’est de la RDC, en particulier les conflits liés à l’avancée des rebelles du M23, accusés par Kinshasa d’être soutenus militairement par le Rwanda.

Le processus de Luanda, lancé en 2022 et soutenu par l’Union africaine, vise à stabiliser cette région volatile. Les deux présidents, en présence du médiateur angolais, ont échangé sur les moyens de mettre un terme aux hostilités et de permettre à la RDC de reprendre le contrôle total de son territoire. Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre congolaise des Affaires étrangères, a exprimé l’espoir que ce sommet marque la fin du conflit, soulignant que la RDC était déterminée à résoudre la crise et à assumer sa souveraineté.

Cependant, les relations entre les deux pays restent tendues. Tandis que le Rwanda rejette les accusations d’appui aux rebelles du M23, il accuse l’armée congolaise de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe rwandais impliqué dans le génocide de 1994 contre les Tutsis. Le M23, qui contrôle désormais une grande partie du Nord-Kivu, a refusé de signer le cessez-le-feu mis en place en août 2024 et continue d’étendre son emprise sur le territoire, exacerbant la situation humanitaire avec des millions de déplacés.

Le sommet de Luanda intervient après la signature d’un "concept d’opérations" (CONOPS) le 25 novembre 2024, qui fixe les modalités de lutte contre les FDLR et le retrait progressif des forces rwandaises de la RDC. Malgré ces efforts, les combats ont repris fin octobre, et la situation sur le terrain reste instable, notamment au Nord-Kivu, où le M23 continue de renforcer son contrôle sur des zones stratégiques.

Cette rencontre diplomatique souligne la complexité du conflit dans la région des Grands Lacs, où les enjeux géopolitiques et les rivalités historiques entre le Rwanda et la RDC se mêlent à des considérations sécuritaires et humanitaires. Le processus de paix, bien que porteur d’espoir, reste fragile, et de nombreux défis demeurent pour garantir la paix durable dans cette zone déjà largement dévastée par plus de deux décennies de guerre.