Mercredi dernier, Samuel Eto’o a franchi une nouvelle étape dans sa carrière de dirigeant sportif en intégrant officiellement le comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF). Cette élection, qui s’est déroulée au Caire par acclamation, consacre une nouvelle fois le rayonnement international de l’ancien attaquant du FC Barcelone et de l’Inter Milan. Pourtant, alors qu’il est ovationné sur la scène continentale, l’image d’Eto’o au Cameroun demeure controversée.
Un triomphe malgré les obstacles
L’accession d’Eto’o à ce poste n’a pas été sans embûches. En janvier dernier, la CAF avait rejeté sa candidature, l’accusant d’avoir enfreint les principes d’éthique et d’intégrité en devenant ambassadeur d’une société de paris. Ce rejet avait suscité de nombreuses interrogations quant aux véritables motivations de l’instance africaine. Persévérant, Samuel Eto’o a porté l’affaire devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui lui a donné gain de cause vendredi dernier, obligeant ainsi la CAF à accepter sa candidature.
Cette victoire juridique et institutionnelle est un signal fort : malgré les controverses et les attaques, Eto’o reste une figure influente du football africain. Son élection par acclamation prouve que, sur le continent, son aura dépasse largement les polémiques locales.
Un statut paradoxal
Si Samuel Eto’o est célébré à l’échelle africaine, il est loin de faire l’unanimité au Cameroun. Depuis son élection à la présidence de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), l’ancien Lion Indomptable est au cœur de conflits incessants. Son bras de fer avec le ministère des Sports, ses décisions souvent contestées et son style de gestion ont cristallisé de nombreuses tensions.
Dans son propre pays, il fait face à une opposition féroce, notamment de la part de certaines figures du football camerounais qui remettent en cause ses choix et son leadership. Cette situation contraste fortement avec l’accueil enthousiaste qu’il reçoit sur la scène internationale, où il est perçu comme un acteur clé du renouveau du football africain.
Eto’o, un leader incompris ?
L’histoire de Samuel Eto’o illustre le paradoxe de nombreuses grandes figures africaines : célébrées à l’étranger, critiquées dans leur propre pays. Son élection à la CAF est une reconnaissance de son engagement pour le football africain, mais elle souligne aussi le malaise qui entoure son image au Cameroun.
Alors que le monde du football salue son influence et son ambition, son propre pays semble hésiter entre admiration et rejet. Reste à voir si, avec ce nouveau rôle continental, Samuel Eto’o parviendra à réconcilier les siens et à asseoir définitivement son statut de leader incontesté du football camerounais.