Douala, Cameroun — Des manifestations massives ont éclaté dans plusieurs villes du pays quelques heures après l’annonce officielle de la victoire du président sortant Paul Biya à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.
Selon des témoins sur place, les rassemblements, d’abord pacifiques, ont rapidement dégénéré en émeutes dans certaines zones urbaines, notamment à Douala , Nkongsamba , Mokolo et Garoua . Des affrontements ont opposé manifestants et forces de l’ordre, provoquant des scènes de panique et la fermeture de plusieurs commerces.
À Douala , la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule rassemblée dans les quartiers de Ndogpassi et Akwa. Des témoins évoquent également des interpellations et plusieurs blessés légers. Dans le nord du pays, à Garoua , des détonations ont été entendues dans la soirée, alimentant la crainte d’un durcissement de la répression.
Les manifestants , pour la plupart issus de partis d’opposition, contestent les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel , qui a donné la victoire à Paul Biya avec 53,66 % des suffrages . Ils dénoncent un hold-up électoral et exigent un recomptage des voix ou une reprise du scrutin, arguant de multiples irrégularités observées dans plusieurs circonscriptions.
Face à la montée de la tension, les autorités locales appellent au calme et mettent en garde contre toute tentative de déstabilisation. Dans un communiqué, le ministère de l’Administration territoriale a rappelé que « toute manifestation non autorisée sera considérée comme une atteinte à l’ordre public ».
Pendant ce temps, la population reste partagée entre colère, résignation et inquiétude . Dans les grandes villes comme dans les localités reculées, les discussions tournent autour de la même question : la crédibilité du processus électoral et l’avenir politique du pays après plus de quatre décennies de pouvoir sans alternance.
Alors que la nuit tombe sur le Cameroun, la situation demeure tendue. Les habitants redoutent de nouvelles violences dans les jours à venir, tandis que les appels au dialogue et à la retenue se multiplient de la part de la société civile et des observateurs nationaux.

