D’ici l’été 2025, la présence militaire française permanente au Sénégal sera une page tournée, selon une source militaire française citée par l’Agence de presse sénégalaise (APS). "Notre volonté, c’est qu’il n’y ait plus un drapeau français sur une emprise militaire au Sénégal à cette date", a déclaré cette source, ajoutant que des discussions sont en cours pour organiser ce retrait. Ce choix, selon elle, s’explique par le fait que le maintien de bases militaires françaises est devenu un problème pour la France.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de redéfinition des relations entre le Sénégal et ses partenaires internationaux. En effet, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, avait déclaré le 31 décembre dernier son ambition d’élaborer une nouvelle doctrine de coopération. Cette dernière vise la fin, dès 2025, de toutes les présences militaires étrangères sur le territoire sénégalais. Une volonté qui reflète la montée en puissance de l’idée d’une souveraineté renforcée, tant sur le plan politique que sécuritaire.
La stratégie militaire française en Afrique semble évoluer en réponse à ces dynamiques. Des sources indiquent que, bien que certaines bases ferment officiellement, les contingents militaires français restent présents sous d’autres formes, notamment via des sociétés de sécurité privées. Ce phénomène, observé dans plusieurs pays de la région, témoigne d’un recentrage stratégique de la France sur des modes opératoires plus adaptés aux nouvelles réalités géopolitiques.
Le Burkina Faso, par exemple, a récemment souligné cette réorganisation. Selon le président burkinabé Ibrahim Traoré, la France a déplacé une partie de ses forces vers d’autres pays de la région, comme le Bénin, après leur retrait du Tchad. Ce mouvement, qualifié de "recentrage", illustre une adaptation à la pression croissante des populations africaines et de leurs dirigeants pour un contrôle accru sur les questions de défense et de souveraineté nationale.
Ce retrait progressif de la France des bases militaires africaines, bien qu’il réponde à des demandes locales, soulève des interrogations sur l’avenir des relations entre les anciennes colonies et la puissance européenne. Les récentes annonces traduisent une transition vers de nouveaux modèles de coopération, où l’autonomie des nations africaines sera centrale, mais où l’influence française ne disparaîtra pas totalement